De notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Dans son chef-d’oeuvre Memories of Murder, sorti en 2003, le cinéaste Bong Jong-ho, récompensé cette année au festival de Cannes, racontait l’immense chasse à l’homme organisée pour trouver ce tueur en série, dans une Corée du Sud qui sortait à peine de la dictature militaire, à la fin des années 80.
Pendant 5 ans, des victimes ont été retrouvées mortes, pieds et mains liés par leurs propres vêtements, autour de la même ville. Des dizaines de milliers de policiers avaient été mobilisés et près de 20 000 suspects avaient fait l’objet d’une enquête. Sans succès.
Il faudra attendre trois décennies pour que de nouvelles technologies permettent d’extraire des échantillons d’ADN des vêtements, et d’identifier enfin le coupable. Celui-ci est un homme de 56 ans qui est déjà en prison pour le viol et le meurtre de sa belle-soeur en 1994.
L’homme nie être le tueur et il ne pourra pas être jugé, le délai de prescription en Corée étant de 30 ans. La police a présenté ses excuses et ses condoléances aux familles des victimes.