Avec notre envoyé spécial à Hong Kong, Stéphane Lagarde
Des poteaux arrachés, des grilles au sol et des restes de barricades sur les avenues du centre-ville, Hong Kong s’est réveillé ce dimanche avec les stigmates des violences de la veille. Et dans la presse comme sur les réseaux sociaux ces images, ces vidéos d’une grande violence montrant une descente des unités spéciales de la police dans le métro.
Il n’était pas encore minuit samedi soir, quand des dizaines d’hommes en noir des brigades antiémeute « raptors » dévalent les escalators de la station Prince-Edwards. Matraque au poing, bombe lacrymogène à la main, les agents se ruent sur les portes du métro qui se referment. Confusion dans les couloirs, les haut-parleurs demandent aux passagers de quitter les lieux. Puis les portes s’ouvrent. Pluie de coups, hurlement de jeunes gens assis sur le sol, bras sur la tête pour se protéger… Les images tournées par des témoins et des confrères hongkongais sont extrêmement violentes.
Selon la porte-parole de la police ce dimanche, l’intervention était « appropriée ». Il s’agissait de protéger des usagers qui auraient été agressés quelques minutes plus tôt par des manifestants masqués. Des biens publics auraient été endommagés. Quarante personnes ont été interpellées dans la station. Alors que plusieurs témoins dénoncent au contraire un usage de la force qualifié de « très excessif ».