Hong Kong: nouveau week-end sous tension, heurts près du Parlement

Des milliers de manifestants pro-démocratie ont marché samedi 31 août dans les rues de Hong Kong malgré l'interdiction d'un rassemblement par les autorités. Des heurts ont opposé manifestants et forces de l'ordre autour du complexe abritant le Parlement et l'exécutif hongkongais. Une énorme barricade a été incendiée près du QG de la police.

Malgré l'interdiction des autorités, des dizaines de milliers de manifestants se sont répandus samedi après-midi dans plusieurs quartiers au coeur de Hong Kong, au lendemain d'une série d’arrestations de figures connues, dont le leader Joshua Wong, mais aussi de simples manifestants. Une interdiction et des arrestations qui n'ont visiblement pas dissuadé jeunes et moins jeunes de défiler encore une fois dans les rues.

Barrières enfoncées, barricade incendiée

Certains manifestants se sont dirigés vers le Parlement et les institutions de Hong Kong mais la police a tiré des gaz lacrymogènes et utilisé brièvement des canons à eau pour disperser la foule. Les manifestants ont répliqué en jetant des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre. Plusieurs contestataires radicaux ont également enfoncé des barrières autour du complexe abritant l'exécutif hongkongais avant d'être repoussés.

Les manifestants se sont ensuite déplacés en direction de l'est. Ils ont notamment incendié une énorme barricade constituée de sièges arrachés sur les gradins d'un terrain de sport, près du quartier général de la police, dans le secteur de Wanchai. Les flammes ont été éteintes au bout d'une demi-heure.

Des chrétiens très présents

Plus tôt dans l'après-midi, le stade situé non loin du quartier financier était plein à craquer de jeunes manifestants masqués, explique notre envoyé spécial à Hong Kong, Stéphane Lagarde. « Il n’y a pas d’émeute, il n’y a que la tyrannie » scandait la foule, qui a également entonné des chants religieux tels que « Sing Hallelujah to the Lord » qui sert de refrain à ses manifestations depuis le début du mouvement. Les chrétiens étaient encore très présents au cœur de ce cortège, les rassemblements religieux bénéficiant d’une certaine tolérance. Un moyen également de contourner l’interdiction de la police.

« L’église est ouverte pour aller aux toilettes, pour ceux qui veulent se rafraîchir ou se reposer, explique Wong. Ce n’est pas la première fois que nous ouvrons ces lieux aux protestataires depuis trois mois. Je crois que les chrétiens sont beaucoup plus impliqués qu’auparavant dans les manifestations à Hong Kong. La plupart des chrétiens sont des conservateurs ici, mais cette fois il participe au rassemblement, il les organisent même comme aujourd’hui. Tout en disant : "hey, ceci n’est pas une manifestation, nous ne faisons que prier". »

Point de non-retour

Pour cet homme de trente ans qui a quitté son emploi chez un grand promoteur immobilier pour s’engager à plein temps dans le mouvement actuel, la crise arrive à un point de non-retour : « Ils ne vont pas se retirer parce qu’ils pensent que le gouvernement n’a jamais et ne va pas repondre à leurs demandes. Ils disent très clairement que, puisque Carrie Lam ne répond pas, ils utiliseront n’importe quel moyen jusqu’à leur mort. C’est ce qui se dit sur les groupes en ligne. Ils se battront jusqu’à leur mort.  Ils disent que cela va aller plus loin. Pour eux, c’est la bataille finale. La bataille finale. »

Certaines stations du métro ont été fermées, en raison, selon un communiqué, d'« un événement public sur l’île de Hong Kong ».

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