Le conflit en Afghanistan a fait près de 4000 victimes civiles depuis janvier

Dans un rapport semestriel rendu public ce mardi 30 juillet, la Mission de l'ONU en Afghanistan (Manua) dénonce le rythme inacceptable auquel les civils meurent malgré les discussions de paix.

La guerre continue à faire des ravages parmi les civils en Afghanistan. Malgré une baisse de 27 % du nombre de victimes au premier semestre 2019 par rapport aux six premiers mois de l'année précédente, la Mission des Nations unies en Afghanistan indique dans un rapport que 1 366 civils ont tout de même été tués et 2 446 blessés.

« Le mal fait aux civils est choquant et inacceptable », a dénoncé la Manua, qualifiant d'« insuffisants » les « efforts » annoncés par les belligérants pour limiter les pertes civiles. Un tiers des victimes sont des enfants (327 morts et 880 blessés), notamment en raison des munitions non-explosées qu'ils manipulent, inconscients du danger.

Plus de civils tués par les forces pro-gouvernementales

L'ONU relève que davantage de civils ont été tués par les forces pro-gouvernementales que par les groupes insurgés, principalement les talibans et le groupe Etat islamique. Entre janvier et juin, les forces pro-gouvernementales ont ainsi causé 31 % de pertes civiles de plus que l'année dernière à la même période, tandis que celles attribuées aux insurgés ont diminué de 43 %, en raison d'une baisse des attentats-suicides et des attaques complexes.

Les forces américaines en Afghanistan ont contesté dans un communiqué « les méthodes et les conclusions de la Manua ». « Les sources dont les informations sont limitées et les motivations contradictoires ne sont pas toujours crédibles », a souligné leur porte-parole, le colonel Sonny Leggett. Comme ils le font à chaque parution du rapport des Nations unies, les talibans ont également rejeté ses conclusions.

Lors d'une rencontre historique début juillet à Doha, au Qatar, responsables talibans et représentants du gouvernement afghan avaient publié une résolution commune dans laquelle ils appelaient à réduire le nombre de victimes civiles à « zéro ». « Nous exhortons toutes les parties à tenir compte de cet impératif et à répondre à l'appel des Afghans pour que des mesures immédiates soient prises afin de réduire les terribles dommages infligés », a lancé le dirigeant de la Manua Tadamichi Yamamoto.

(Avec AFP)

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