La guerre continue à faire des ravages parmi les civils en Afghanistan. Malgré une baisse de 27 % du nombre de victimes au premier semestre 2019 par rapport aux six premiers mois de l'année précédente, la Mission des Nations unies en Afghanistan indique dans un rapport que 1 366 civils ont tout de même été tués et 2 446 blessés.
« Le mal fait aux civils est choquant et inacceptable », a dénoncé la Manua, qualifiant d'« insuffisants » les « efforts » annoncés par les belligérants pour limiter les pertes civiles. Un tiers des victimes sont des enfants (327 morts et 880 blessés), notamment en raison des munitions non-explosées qu'ils manipulent, inconscients du danger.
Plus de civils tués par les forces pro-gouvernementales
L'ONU relève que davantage de civils ont été tués par les forces pro-gouvernementales que par les groupes insurgés, principalement les talibans et le groupe Etat islamique. Entre janvier et juin, les forces pro-gouvernementales ont ainsi causé 31 % de pertes civiles de plus que l'année dernière à la même période, tandis que celles attribuées aux insurgés ont diminué de 43 %, en raison d'une baisse des attentats-suicides et des attaques complexes.
Les forces américaines en Afghanistan ont contesté dans un communiqué « les méthodes et les conclusions de la Manua ». « Les sources dont les informations sont limitées et les motivations contradictoires ne sont pas toujours crédibles », a souligné leur porte-parole, le colonel Sonny Leggett. Comme ils le font à chaque parution du rapport des Nations unies, les talibans ont également rejeté ses conclusions.
Lors d'une rencontre historique début juillet à Doha, au Qatar, responsables talibans et représentants du gouvernement afghan avaient publié une résolution commune dans laquelle ils appelaient à réduire le nombre de victimes civiles à « zéro ». « Nous exhortons toutes les parties à tenir compte de cet impératif et à répondre à l'appel des Afghans pour que des mesures immédiates soient prises afin de réduire les terribles dommages infligés », a lancé le dirigeant de la Manua Tadamichi Yamamoto.
(Avec AFP)