Avec notre correspondante à Hong Kong, Angélique Forget
Pour Pékin, c’est une humiliation. Le bureau de liaison, qui représente le pouvoir chinois à Hong Kong, a été dégradé. Des faits « absolument intolérables », commente le ministère des Affaires étrangères de la Chine populaire.
Dans la presse chinoise, même condamnations : l’agence de presse officielle Chine nouvelle dénonce des actes qui « menacent la souveraineté nationale et qui contestent l’autorité du gouvernement central ».
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Le symbole est fort : sur le fronton du bureau de liaison, l’emblème national chinois, un médaillon rouge et or représentant la Citée interdite illuminée par les cinq étoiles du drapeau chinois, a été maculé d’encre noire.
Une image que les autorités chinoises ont décidé - c’est rare - de ne pas censurer. Comme si elles voulaient reprendre la main sur la narration de la crise.
Le Quotidien du peuple écrit que cet affront offense le principe « Un pays, deux systèmes ». Or, c’est justement ce principe que les manifestants hongkongais défendent dans la rue depuis début juin.
■ Témoignage
La répression des militants pro-démocratie à Hong Kong a redoublé de violence, lundi. Des hommes soupçonnés d’appartenir aux triades ont agressé de nombreuses personnes à la station de métro de Yuen Long, située près de la frontière avec la Chine. Ryan Lau est le PDG d’une agence de publicité. Resté chez lui toute la journée, il a décidé de se rendre là-bas vers 23 heures. Alors qu’il aidait des militants à fuir, il raconte comment il a été attaqué.