Les diplomates chinois à l'assaut de Twitter pour défendre la politique de Pékin

Depuis quelque temps, les diplomates chinois se font très présents sur Twitter, dont l’accès est bloqué aux citoyens par la censure. Les restrictions ne s’appliquent pas aux diplomates qui donnent sur ce réseau social leur avis et défendent le point de vue des autorités centrales.

Avec notre correspondant à Pékin, Zhifan Liu

Le ton est rapidement monté en début de semaine entre Susan Rice, ex-ambassadrice des États-Unis à l’ONU et Zhao Lijian, numéro deux de l’ambassade de Chine au Pakistan, un pays allié de Pékin.

Un tweet de ce dernier a mis le feu aux poudres, affirmant que la ségrégation régnait à Washington et que des quartiers entiers habités par « des Noirs et des Latinos » étaient interdits d’accès « aux Blancs ». L'ancienne directrice du Conseil de sécurité nationale sous Obama, Susan Rice, l’a qualifié en retour de « raciste éhonté » et d’« ignorant ».

Dans la ligne du gouvernement

Ces accusations n’ont pas empêché Zhao Lijian d’appuyer ses propos par des articles du Washington Post et de lister en détail les problèmes américains allant des armes à feu au harcèlement sexuel.

Le diplomate chinois n’en est pas à son coup d’essai. Sur son compte créé en 2010, il a pris l’habitude de tancer les États-Unis au sujet de la guerre commerciale ou de défendre la politique chinoise dans le Xinjiang, où plus d’un million de membres de la minorité musulmane seraient internés dans des camps.

Contrôler le discours de Pékin à l’étranger

Il a été rejoint sur Twitter au début du mois par Cui Tiankai, l’ambassadeur chinois aux États-Unis, dès son troisième tweet, un message simple et clair en réaction à une vente américaine d’armes à Taïwan : « Taïwan fait partie de la Chine. ». Ce tweet reprend en substance les propos officiels du gouvernement chinois.

Twitter était déjà le terrain de jeu des médias d’État chinois pour y défendre l’image de la Chine à l’international. L’arrivée en force des ses diplomates n’est qu’une nouvelle manière pour Pékin de reprendre le contrôle sur son discours à l’étranger.

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