De notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Onze personnes ont été arrêtées et deux policiers suspendus lundi, après la mort deux jours plus tôt de Tabrez Ansari à l’hôpital. Accusé du vol d’une moto, ce dernier avait été attaché à un poteau électrique et passé à tabac pendant de longues heures mardi dernier, par plus d’une dizaine de personnes, près de la ville de Jamshedpur. Ses tortionnaires avaient notamment exigé de la victime, de confession musulmane, qu’elle scande des slogans à la gloire des divinités hindoues.
L’opposition s’est emparée de ce fait divers pour attaquer le BJP, le parti hindouiste au pouvoir au Jharkhand et à New Delhi. Elle a rappelé que c’était le treizième incident de lynchage dans l’État, et pointé du doigt l’inertie des forces de l’ordre.
Depuis la semaine dernière, les médias indiens ont fait état d’au moins trois autres affaires dans lesquels des musulmans ont été attaqués et sommés, de la même manière, de prêter allégeance aux divinités hindoues par leurs agresseurs.
Dans son rapport annuel sur la protection des libertés religieuses dans le monde, publié vendredi dernier, le département d’État américainavait souligné la montée des violences perpétrée par des groupes hindouistes et visant en premier lieu la communauté musulmane minoritaire ces dernières années. Le gouvernement indien a rejeté en bloc ces conclusions.
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