Après une semaine de manifestations et au terme d'une nouvelle journée de mobilisation d'ampleur contre le projet de loi sur les extraditions vers la Chine, la cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam a présenté ce dimanche ses excuses.
« La cheffe de l'exécutif a admis que les lacunes dans le travail du gouvernement ont entraîné beaucoup de conflits et de querelles dans la société hongkongaise et a déçu et tourmenté de nombreux citoyens », indique un communiqué de ses services. « La cheffe de l'exécutif présente ses excuses aux citoyens et promet d'accepter les critiques avec le plus de sincérité et d'humilité possible », poursuit le texte.
Samedi 15 juin, Carrie Lam a annoncé la suspension du texte controversé. Mais ce recul n'a pas suffi à apaiser les protestataires. Ce dimanche, des centaines de milliers de personnes vêtues de noir sont ainsi de nouveau descendues dans les rues Hong Kong pour réclamer le retrait définitif du projet de loi, mais également la démission de la dirigeante pro-Pékin et des excuses pour la répression musclée des manifestations de ces derniers jours. Selon les organisateurs, ils étaient « près de deux millions ».
« C'est un moment historique pour Hong Kong, c'est seulement la troisième fois que l'on voit ça après 2003 et 2014. Aujourd'hui, ça fait une semaine, se réjouit Émilie Tran, professeure à l'université baptiste de Hong Kong, rencontrée dans la manifestation par notre envoyé spécial Stéphane Lagarde. Aucun Hongkongais n'a vu autant de personnes dans la rue. » D'après ses détracteurs, le projet de loi placerait la population de l'ancienne colonie britannique à la merci du système judiciaire de Chine continentale, opaque et sous influence du Parti communiste.
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