Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
À la sortie du conseil exécutif, des applaudissements ont accueilli l'annonce de la suspension de la loi d’extradition par la cheffe du gouvernement de la région autonome de Hong Kong, Carrie Lam.
Depuis le début de la semaine, des opposants au texte se relaient sur les passerelles de béton situées à quelques centaines de mètres des administrations avec leurs affiches, leurs slogans et un peu plus loin les tentes des grévistes de la faim, dont Jimmy Choi, 69 ans.
Grève de la faim suspendue
Silhouette athlétique, regard déterminé, ce professeur à la retraite ira évidemment manifester le 16 juin « Sûr que j’irai, parce que les choses continuent, déclare-t-il. On parle seulement d’une suspension. À n’importe qu’elle moment, elle peut recommencer. On n'a pas de garantie. Il faut supprimer ce projet de loi ».
Jimmy fait partie des 24 opposants au texte en grève de la faim. Même chose pour Pamela, 32 ans. Les cheveux bleus, un grand sourire sur les lèvres, cette doctorante, maître de conférences à l’université de Hong Kong ne s’alimente plus depuis mercredi soir dernier et continuera de ne pas le faire ce dimanche. Elle a pris cette décision après ce qu’elle considère comme un recours excessif contre les manifestants.
« Je pense que la cheffe de l’exécutif tente de nous démobiliser, affirme-t-elle. Elle doit d’abord retirer le projet de loi. Elle doit ensuite démissionner. Enfin, la police doit s’excuser et nous voulons une vraie enquête sur les violences ».
Une partie des grévistes de la faim devraient arrêter leur grève ce dimanche ou plutôt, disent-ils, la suspendre.
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