Inde: rationnement d'eau à New Delhi face à une canicule historique

Tout le nord de l’Inde est frappé par la plus longue canicule des trente dernières années : 34 jours à plus de 40°C. Et la mousson a une semaine de retard. Les besoins en eau sont donc énormes. Or, le précieux liquide manque cruellement. Les ressources sont surexploitées et les nappes phréatiques de plusieurs grandes villes sont quasiment épuisées. À New Delhi, l'heure est au rationnement dans certains quartiers pauvres.

Avec notre correspondant à New Delhi,  Sébastien Farcis

Il est 15h30, il fait plus de 40 degrés, et cela fait deux heures qu’une cinquantaine de personnes attendent le camion-citerne qui distribue comme chaque jour l’eau tant attendue.

Il n’est pas encore arrêté que les enfants ont déjà grimpé sur le toit, ouvert la cuve et plongé plusieurs de leurs tuyaux pour sortir l’eau et remplir des dizaines de bidons.

« Ça fait tellement de bien de le voir arriver, dit Sanjay, un jeune homme. Sur le toit, là, c’est mon petit frère qui se démène. Nous devons récupérer au moins 100 litres pour ma famille. C’est le minimum. »

Nous sommes à Sanjay Place, un bidonville situé juste à côté du riche quartier des ambassades, dans le sud de New Delhi. Ses 10 000 foyers, pauvres, dépendent en grande partie de cette livraison quotidienne.

Avec la canicule, ce rationnement est cruel. Beaucoup n’obtiennent pas 50 litres d’eau par jour et par personne, le minimum requis pour vivre selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Nous sommes cinq et nous vivons avec 150 litres d’eau par jour, confie Ramesh. Ce n’est pas assez, donc nous devons choisir si nous allons boire, laver nos vêtements ou nous doucher. Nous finissons par acheter des bouteilles d’eau pour boire, ce qui nous coûte cher. »

La municipalité vient d’installer une pompe pour chercher l’eau du sous-sol. Mais cette solution n’est que temporaire : le gouvernement affirme que la nappe phréatique de Delhi, surexploitée, pourrait être épuisée dans moins d’un an.

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