Avec notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis
Une petite table, quelques outils et un parasol pour le protéger d’un soleil féroce. Saleem Udin possède un petit atelier de fabrication de clés, sur le marché de Ghaziabad, une ville de la banlieue de New Delhi et bastion du BJP. Ce musulman de 52 ans a vu ses relations avec les hindous se détériorer sous ce gouvernement des nationalistes hindous : « Récemment, un client me demande de venir travailler chez lui. Mais il exige que j’enlève d’abord ma calotte musulmane, car sa grand-mère serait allergique à ces calottes. Je lui dis que c’est impossible : aujourd’hui c’est la calotte, demain c’est la barbe. Après, quoi ? Depuis cinq ans, ce genre de discrimination a fortement augmenté », raconte-t-il.
Pendant la campagne, le BJP a répété que les musulmans devaient adopter les valeurs hindoues ou partir vivre au Pakistan. Saleem Udin s’inquiète : « Je suis né et j’ai grandi en Inde. Je mange indien, je m’habille avec du coton indien. Je n’ai rien à voir avec le Pakistan. Pourquoi les gens parlent ainsi et qu’est-ce que j’irai faire au Pakistan ? »
Le BJP pourrait obtenir une majorité relative au Parlement et s’allier avec des partis régionaux, ce qui pourrait le forcer à atténuer sa politique hindouiste.