Avec notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis
Calcutta, mardi soir. Le convoi du président du parti nationaliste hindou, le BJP, passe avec des centaines de militants. Sur une vidéo diffusée sur Twitter, on voit les partisans s’arrêter, attaquer un bâtiment avec des bâtons et forcer l’entrée. C’est l’université Vidyasagar.
En quelques minutes, ces hommes saccagent les lieux et détruisent la statue de Ishwar Vidyasagar, une icône célèbre du Bengale. C’est un vrai scandale, un nouveau cas de violence électorale dans cette région disputée.
Le BJP, malgré ces preuves, accuse le parti régional d’avoir orchestré ce saccage. Son objectif : présenter la ministre en chef du gouvernement du Bengale comme un tyran. Cette femme, Mamata Banerjee, défend en effet ardemment les bases laïques de l’Inde, à l’opposé du BJP hindouiste.
Elle représente donc l’une des principales opposantes à Narendra Modi, d'autant qu'autour d’elle vient maintenant de se former une alliance exceptionnelle ; du nord au sud de l'Inde, de nombreux partis, tels que le Congrès, la soutiennent.
Et les mêmes condamnent la décision de la commission des élections de raccourcir la campagne dans la région pour des raisons de sécurité. Car cela ferait, à leurs yeux, le jeu du BJP.