De notre envoyé spécial à Colombo,
La circulation a repris peu à peu ce lundi matin avec la levée du couvre-feu à 6h, heure locale. En revanche, dimanche soir, les rues étaient totalement désertes hormis la présence de groupes de militaires qui contrôlaient les véhicules à Colombo et sur la route de l’aéroport.
À l’aéroport, il y avait de longues queues, à la fois pour ceux qui tentaient de quitter l’île et des passagers arrivant, qui devaient attendre plusieurs heures avant de trouver un taxi.
La vie semble avoir repris, même si les autorités sri-lankaises ont conseillé aux gens de rester chez eux ce lundi. Un nouveau couvre-feu a été décrété pour la nuit de lundi à mardi. Les plates-formes de réseaux sociaux, principalement Facebook et WhatsApp restent largement inaccessibles dans le pays. C’est principalement pour éviter la propagation de fausses rumeurs ou de messages et photos incitant à la haine envers certaines communautés religieuses.
Des actes de violences rapportés envers la communauté musulmane dans la soirée de dimanche
Selon la police, un cocktail molotov a été lancé contre une mosquée et plusieurs commerces appartenant à des musulmans ont été incendiés dans l’ouest du pays. Les attentats de dimanche pourraient être l’œuvre, selon la police sri-lankaise, d’un groupuscule islamiste. Le ministre sri-lankais de la Défense a déclaré que tous les suspects appartenaient à une même organisation extrémiste religieuse, sans apporter davantage de détails.
L’hypothèse d’attentat perpétré par de extrémistes bouddhistes contre la communauté chrétienne avait également été avancée.
Plus tôt, le Premier ministre avait avoué que la police sri-lankaise avait eu vent de la préparation d’attentats la semaine dernière, mais qu’il n’avait pas pu agir à temps. Les services de renseignement sri-lankais sont réputés pour être gangrenés par des querelles internes exacerbées par la crise politique dont le pays a été le théâtre l’année dernière, ce qui expliquerait donc ce manquement à la sécurité.
Ces informations, que le gouvernement distille au compte-gouttes, risquent d’exacerber les tensions, déjà fortes, entre la majorité bouddhiste, qui représente 70% de la population, et la communauté musulmane, qui représente 10%.
24 suspects arrêtés
Il est fait maintenant état de 24 suspects arrêtés depuis dimanche. Ils seraient tous de nationalité sri-lankaise, selon la police qui doit les interroger.
Une camionette blanche, qui aurait servi a acheminer les suspects, a également été interceptée et son chauffeur placé en détention.
Selon la police sri-lankaise, les explosions, qui ont visé 3 églises et plusieurs hôtels de luxe, ont été provoquées par des kamikazes. Ils étaient au nombre de sept et ont tous péri dans les attentats.
Dimanche soir, un engin explosif artisanal a également été découvert à proximité de l’aéroport de Colombo. Mais, pour l’heure, on ne connaît toujours pas les motivations derrière ces attentats, ni l’organisation qui en est à l'origine.