En six ans, la fréquentation touristique avait doublé au Sri Lanka, bondissant de 10% rien que l'an dernier. Indiens, Chinois, Britanniques, mais aussi Allemands, Australiens et Français plébiscitaient cette destination. Les emplois avaient été multipliés par deux depuis 2012.
Le secteur avait rapporté l'équivalent de 4 milliards de dollars l'an dernier. Certes loin des 7 milliards de dollars de transferts de la diaspora, mais autant que les exportations textiles (4 milliards de dollars), et quatre fois plus que le thé (un milliard de dollars).
Les attentats portent donc un coup sévère, le Premier ministre l’a reconnu dès dimanche, à un secteur qui était très dynamique. Les investissements étrangers, dont l'emblème reste le port d'Hambantota aux mains des Chinois, risquent aussi de pâtir de ce retour de la violence, dix ans après la fin de la guerre civile. Entre-temps, le Sri Lanka s'était hissé au rang des pays à revenus intermédiaires.
L'année 2019 devait marquer un rebond de l'économie après la crise politique de la fin de l'année dernière, qui avait fait stagner la croissance à un peu plus de 3%. Mais désormais, on s'attend à ce que la monnaie sri-lankaise dévisse. Un défi supplémentaire pour ce pays qui importe beaucoup de pétrole et qui est déjà très endetté.
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