Sur les images diffusées par les télévisions japonaises, on voit une tenture grise dressée devant le domicile de Carlos Ghosn. Selon plusieurs médias, des membres du bureau des procureurs de Tokyo se sont rendus tôt ce jeudi matin chez le magnat de l’automobile pour procéder à son interpellation pour de nouveaux soupçons de malversations financières.
Selon la chaîne publique NHK, cette nouvelle et quatrième arrestation est « extrêmement rare ». Elle intervient en effet alors que l’ex-président de Renault-Nissan a été libéré sous caution il y a à peine un mois, le 6 mars, après plus de cent jours de détention. Ce dernier avait même annoncé mercredi sur Twitter qu’il prévoyait de tenir une conférence de presse le 11 avril.
Dans un communiqué, le parquet de Tokyo dit reprocher à Carlos Ghosn d'avoir causé à Nissan des pertes financières de 5 millions de dollars (4,45 millions d'euros) entre décembre 2015 et juillet 2018. Il serait à présent soupçonné d’abus de paiements suspects effectués à un partenaire commercial du constructeur Renault-Nissan à Oman.
« Pourquoi venir m'arrêter alors que je n'entravais en rien la procédure ? »
Dans un communiqué transmis à l'Agence France-Presse, Carlos Ghosn a dénoncé une nouvelle arrestation « révoltante et arbitraire ». « Pourquoi venir m'arrêter alors que je n'entravais en rien la procédure en cours, sinon pour me briser ? », lance-t-il. Avant d'ajouter : « Je suis innocent de toutes les accusations infondées portées contre moi et des faits qui me sont reprochés ».
Carlos Ghosn est déjà sous le coup de trois inculpations pour déclarations inexactes de revenus sur les années 2010 à 2018 dans des documents remis par Nissan aux autorités financières et pour abus de confiance.
(Avec agences)