Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Alors que le processus de dialogue sur la péninsule coréenne est dans l’impasse et que les négociations avec les États-Unis sont bloquées, Pyongyang montre son impatience en snobant les demandes de Séoul, signe que le rapprochement intercoréen s’effrite.
En septembre dernier, les deux Corées étaient tombées d’accord pour exhumer ensemble les dépouilles de soldats tombés pendant la guerre, sur leur frontière lourdement militarisée.
Mais Pyongyang ne répond plus aux messages de Séoul depuis l’échec du sommet fin février entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. La Corée du Sud a donc entamé seule les travaux préparatoires de fouilles, en attendant une hypothétique réponse du Nord.
Ce silence nord-coréen peut être vu comme une façon de faire pression sur Séoul. La priorité de Pyongyang reste la levée des sanctions internationales qui asphyxient son économie. Le régime veut que la Corée du Sud convainque son allié américain d’alléger ces sanctions.
Il y a dix jours, la Corée du Nord a aussi retiré ses représentants d’un bureau de liaison intercoréen sur la frontière, avant de les ramener deux jours plus tard. Les projets très symboliques de rapprochement décidés l’année dernière sont ainsi devenus un moyen pour le Nord de marquer son mécontentement.