La Corée du Nord essaie d'attirer la manne touristique qui apporte des devises étrangères bien utiles pour un pays sous embargo. Le voyageur qui s'y aventure doit cependant prendre certaines précautions.
Le premier guide mondial du touriste en Corée du Nord commence par un bien étrange avertissement : « Il n’est pas évident que ce guide puisse être introduit en Corée du Nord. Toute littérature qui représenterait les choses d’une manière non conforme à la doctrine du régime politique n’est pas acceptée. »
Mais ce n’est finalement pas très grave, assure Dominique Auzias, un des fondateurs du « Petit Futé », car la plupart des lecteurs ne feront pas le voyage : « Les guides de voyage sont pour une grande partie destinés aux gens qui veulent connaître un pays, mais qui n’ont pas les moyens d’y aller, et qui veulent savoir ce qui est intéressant, que ce soit au niveau de l’histoire ou de la géographie, de la faune, de la flore… »
« Tout est interdit sauf ce qui est autorisé »
Ces lecteurs immobiles pourront, par exemple, apprendre pourquoi Kim Jong-un a le titre de « Grand soleil du XXIe siècle » ou que la zone démilitarisée est une « réserve étonnante de biosphère ».
Pour les rares qui tenteront le voyage, des conseils pratiques : ne jamais plier un journal où le dirigeant nord-coréen est en couverture, ne pas photographier une statue de dos. Autant d’interdictions qui seront de toute façon rappelées aux touristes, jamais seuls en Corée du Nord : « Il est entouré d’interprètes, de guides, qui sont là pour vous expliquer. Un peu comme dans une centrale nucléaire, tout est interdit sauf ce qui est autorisé ».
Ils sont environ 100 000 à faire le voyage chaque année. Des touristes chinois pour la plupart. Mais, ambitieuse, la Corée du Nord souhaiterait en accueillir deux millions en 2020.