L'analyse d'images satellites témoigne d'un regain d'activité sur deux sites nord-coréens, le centre de recherches balistiques de Samundong et le site d'essais de fusées de Sohae, également connu sous le nom de Tongchang-ri. Tout tir mettrait sérieusement à mal des négociations déjà difficiles entre les Etats-Unis et la Corée du Nord sur la dénucléarisation.
La Corée du Sud « suit de près et scrute toutes les activités et scénarios possibles, y compris un tir de missile » en étroite collaboration avec les Etats-Unis, a déclaré Kim Joon-rak, porte-parole du chef d'état-major interarmées. Selon la radio publique américaine NPR, des images prises le 22 février -avant le deuxième sommet fin février entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump qui s'est soldé par un échec retentissant- montrent la présence de camions, wagons et grues dans le complexe de Samundong, proche de Pyongyang.
« Diplomatie du précipice »
Des experts américains ont également fait état de signes d'activité à Sohae, sur la côte nord-ouest de la Corée du Nord. Le site sert officiellement à placer des satellites en orbite mais les réacteurs peuvent aisément être adaptés aux missiles balistiques. La communauté internationale accuse le programme spatial nord-coréen d'être le paravent de ses programmes d'armements.
Pour Lim Eul-chul, professeur d'études nord-coréennes à l'Université Kyungnam, ce regain d'activité est un message adressé par Pyongyang aux Etats-Unis après l'échec du sommet de Hanoï sur la dénucléarisation, qui a essentiellement buté sur la question des sanctions économiques infligées au Nord. « La Corée du Nord pratique une nouvelle fois la diplomatie du précipice, comme elle l'a fait de nombreuses fois dans le passé », dit-il. Le Nord veut de nouveaux pourparlers avec les Etats-Unis mais se trouver pour cela en « meilleure posture ».
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, est resté prudent dimanche sur l'imminence d'un essai balistique nord-coréen tout en rappelant que Donald Trump serait « très déçu » si c'était le cas.
(avec AFP)