Les Talibans représentés par leur ex-numéro 2 pour discuter avec les Etats-Unis

Ce n'est plus un secret, les Etats-Unis négocient avec les Talibans afin de mettre un terme à la rébellion islamiste en Afghanistan. Les discussions se déroulent au Qatar depuis plusieurs mois, mais depuis jeudi, les Talibans ont un visage : celui d'Abdul Ghani Baradar qui vient d'être désigné négociateur en chef par les insurgés.

C'est un poids lourd de la rébellion islamiste. Un vieux routier considéré comme le co-fondateur du mouvement taliban dans les années 1990. A l'époque, Baradar était le bras droit du mollah Omar, le chef historique de l'organisation talibane. Quand les Talibans arrivent au pouvoir en Afghanistan, on lui confie des postes sensibles. Cela n'a jamais été officiel, mais Interpol estime que Baradar faisait office de vice-ministre de la Défense.

Une concession américaine...

En 2001, après les attentats du 11 septembre, la coalition internationale menée par les Etats-Unis envahit l'Afghanistan et fait tomber les Talibans. Abdul Ghani Baradar s'enfuit et passe au Pakistan où il va rester presque dix ans sans être inquiété. Il sera arrêté à Karachi à 2010 lors d'une opération conjointe des forces américaines et pakistanaises. C'est un coup de tonnerre, parce qu'à ce moment-là, Baradar est considéré comme le plus haut gradé des Talibans encore en activité.

Pourquoi refait-il surface maintenant ? C'est sans doute une concession des Américains qui parlent avec les Talibans depuis plusieurs mois au Qatar. Ils ont contribué à faire sortir Baradar de prison il y a quelques mois et aujourd'hui, celui-ci devient leur principal interlocuteur.

C’est un signe que Washington cherche un patron, quelqu'un d'influent au sein de la nébuleuse talibane, afin de négocier une sortie politique de cette insurrection afghane qui a déjà fait des milliers de morts et coûté des milliards de dollars aux Etats-Unis.

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