#MeToo en Corée du Sud: un ex-procureur condamné pour abus de pouvoir

L’affaire qui a lancé le mouvement #MeToo en Corée du Sud vient de connaître un premier dénouement judiciaire : Ahn Tae-geun, un ancien procureur de Séoul, a été condamné mercredi à deux ans de prison ferme pour abus de pouvoir. L’homme âgé de 53 ans a été jugé coupable d’avoir brisé la carrière d’une de ses collègues féminines, Seo Ji-hyeon, après que celle-ci l’a accusé de harcèlement sexuel. L’affaire avait fait grand bruit et encouragé de nombreuses Coréennes à dénoncer les abus sexuels dont elles sont victimes.

Avec notre correspondant à Séoul,  Frédéric Ojardias

C’est un verdict inhabituellement sévère pour ce type d’affaire en Corée du Sud : le tribunal central de Séoul a condamné à deux ans de prison ferme l’ancien procureur Ahn Tae-geun.

L’homme est accusé d’avoir tripoté une jeune collègue en 2010 lors d’un dîner organisé à l’occasion de funérailles. Quand la jeune femme, Seo Ji-hyeon, l’avait dénoncé en interne, il avait utilisé sa position pour la faire muter dans un petit tribunal de province, une mutation qui avait brisé sa carrière prometteuse.

Il y a un an, Seo Ji-hyeon s’est résolue à accuser publiquement son supérieur, une décision rare dans une société où les victimes d’agressions sexuelles préfèrent se taire. Ses accusations, en larmes et à la télévision, ont lancé le mouvement #MeToo en Corée du Sud. Son courage a inspiré de nombreuses autres victimes à parler. Une avalanche de révélations s’est ensuivie, notamment dans les milieux culturels.

Le tribunal de Séoul vient de confirmer que l’ancien procureur avait bien muté la jeune femme « pour cacher ses méfaits ». Ahn Tae-geun nie les faits reprochés. Il a annoncé qu’il fera appel.

(Re) lire : Les effets inattendus et pervers du mouvement «Me Too» en Corée du Sud

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