Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La Corée du Sud est l’un des derniers pays industrialisés du monde où l’interruption volontaire de grossesse reste interdite par la loi. Elle n’est autorisée que dans des cas très limités, ce qui suscite la colère des associations féministes.
Or, la législation s’est durcie : les médecins peuvent désormais perdre leur permis d’exercer pendant un mois, et risquent jusqu'à deux ans de prison, s’ils pratiquent l'avortement illégal, qualifié d'acte « immoral » par le gouvernement.
Hypocrisie, répondent médecins et associations féministes. Si, en théorie, l’IVG n’est autorisée qu’en cas de viol - la victime doit le prouver -, d’inceste ou de menace pour la santé de la mère, en pratique elle est très répandue.
Dans l'attente d'une décision de la Cour constitutionnelle
Quelque 3 000 opérations seraient pratiquées chaque jour dans le pays. L’une des principales associations de gynécologues a donc annoncé une grève des avortements, tant que le gouvernement ne renoncera pas aux nouvelles sanctions.
La grève met en danger la santé de nombreuses femmes, s’inquiète une autre association médicale. Les récents efforts des autorités pour renforcer l’interdiction de l’IVG obligent un nombre croissant de Coréennes à rejoindre des pays tiers pour avorter.
La Cour constitutionnelle de Corée du Sud doit se prononcer sur la question, mais elle ne cesse de repousser ses délibérations.
→ Écouter sur RFI : En Corée du Sud, le gouvernement veille au respect de la loi sur l'avortement