De notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Les garde-côtes sud-coréens et l’opérateur maritime Cheonghaejin ont été jugés coupables de graves négligences lors des opérations de secours, a jugé le tribunal d’Ansan. Ils sont notamment accusés de ne pas avoir ordonné aux passagers de quitter le Sewol qui coulait.
L’Etat a aussi « provoqué le chaos en ne fournissant pas d’informations adéquates sur les opérations de sauvetage (...) et n’a pas fourni aux victimes un soutien psychologique suffisant », ont ajouté les juges, qui ont condamné les autorités et la compagnie à verser 62 000 euros aux vingt survivants qui ont porté plainte.
Mort en direct
Une soixantaine de membres de familles de victimes recevront aussi plusieurs milliers d’euros à titre d’indemnités. La plupart des 288 victimes étaient des lycéens, qui avaient reçu l’ordre de rester dans leur cabine.Ils sont morts en direct à la télévision, devant tout un pays impuissant. Ce traumatisme national, causé par un mélange de corruption et d’incompétence, continue de marquer au fer rouge la société coréenne. Il a suscité une immense colère populaire qui a provoqué – avec d’autres scandales – la destitution de l’ex-présidente Park Geun-hye, aujourd’hui en prison.
Le capitaine – l’un des premiers à avoir quitté le navire – purge une peine de prison à perpétuité.