« Taïwan a besoin de quelqu’un d’expérimenté, de volontaire et capable de mener de nouvelles réformes » : la présidente taiwanaise Tsai Ing-wen a fixé le cap ce vendredi en nommant un de ses proches, Su Tseng-chang.
De fait, cet ancien avocat défenseur des droits de l’homme de 71 ans aura besoin de toute son expérience d’ancien Premier ministre et d’ex-président du parti pro-indépendance au pouvoir pour mener à bien une feuille de route chargée : faire face aux possibles retombées pour Taïwan d’une guerre commerciale entre ses deux principaux partenaires économiques, les Etats-Unis et la Chine ; résister à la volonté de Pékin d’imposer – si nécessaire par la force - sa formule « un pays deux systèmes ».
Su Tseng-chang devra aussi permettre au parti au pouvoir de reconquérir les Taïwanais, à un an de la présidentielle et quelques mois après un échec électoral qui a coûté son poste à son prédécesseur William Lai, que pour autant la présidente n’a pas désavoué ce vendredi. Elle a salué au contraire ses réformes et indiqué qu’il revenait maintenant à Su Tseng-chang d’en faire bénéficier la population.
Lors de sa nomination ce vendredi, le nouveau Premier ministre a cité le Britannique Winston Churchill: « Le succès n’est pas définitif, l’échec n’est pas fatal », résumant bien l’entre-deux compliqué que connaît Taïwan depuis sa séparation de la Chine continentale il y a 70 ans.