avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
L'avocat de Carlos Ghosn, Motonari Otsuru -un ancien procureur- est dans une situation impossible. Son client refuse de respecter les coutumes juridiques japonaises: il clame son innocence. Et il est forcé de démentir les propos de son fils, Anthony Ghosn: la signature d'aveux en japonais n'est pas la condition pour permettre à son père d'être relâché.
Selon son avocat, l'accusation la plus sérieuse, l'abus de confiance aggravé pour lequel Carlos Ghosn pourrait être inculpé et risque jusqu'à dix ans de prison (dans un pays où 99% des personnes mises en examen sont condamnées), cette acucsation n'est pas prouvée par le parquet.
Carlos Ghosn a expliqué au juge qu'il n'a pas fait passer dans les comptes de Nissan des pertes de 14,5 millions d'euros sur des investissements personnels en bourse: faux, a maintenu Carlos Ghosn, soutenu par son avocat. Il assure avoir obtenu de son conseil d'administration, qui était informé, une garantie de crédit pour rassurer sa banque. Et Nissan n'aurait subi aucune perte financière.
Le procureur de Tokyo n'en croit rien et il aurait des preuves à l'appui.
L'avocat de Carlos Ghosn estime qu'une libération sous caution mercredi de son client est alléatoire. Au Japon, on n'accorde généralement pas à un prévenu qui rejette toutes les accusations portées contre lui. Carlos Ghosn pourrait rester en prison jusqu'à l'ouverture de son procès dans un délai de six mois.