Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La Corée du Sud a envoyé (en train) cent représentants, deux ministres et des députés à la gare de Panmun, située à quelques kilomètres de la frontière, côté Nord. Des officiels russes, chinois et mongols étaient aussi invités aux festivités. Les délégués des deux Corées ont donné des discours, dévoilé un panneau et signé une traverse posée sous un rail.
Mais en réalité, les travaux n’iront pas plus loin : aucun train ne circulera et aucune modernisation des voies ferrées nord-coréennes ne pourra être entreprise sans allègement des sanctions frappant Pyongyang. Même l’organisation de cette cérémonie hautement symbolique a nécessité l’obtention d’une exemption du Conseil de sécurité des Nations unies.
Des symboles pour éviter de briser l'élan du dialogue
Si la Corée du Sud rêve de reconnecter ses voies ferrées au continent eurasiatique, elle est dans une impasse : les négociations nucléaires n’avancent pas, les sanctions sont maintenues, le Nord s’impatiente, et les tensions pourraient s’enflammer de nouveau dès l’année prochaine.
Séoul est donc obligé de recourir aux symboles pour éviter de briser l’élan en faveur du dialogue. Avec cette cérémonie, la Corée du Sud montre qu’elle veut toujours relancer la coopération avec Pyongyang... et elle demande, pour cela, le soutien de son allié américain.