La Chine, traditionnelle alliée d'Islamabad, a promis samedi de contribuer à rapprocher Afghanistan et Pakistan dans la perspective d'un processus de dialogue avec les taliban afghans.
Le chef de la diplomatie chinoise, le conseiller d'Etat Wang Yi, a rencontré à Kaboul les ministres afghan et pakistanais des Affaires étrangères, en se disant prêt à apporter son concours à l'amélioration des relations entre les deux pays d'Asie du Sud aux relations historiquement empreintes de défiance.
Cette rencontre, qui fait suite à des discussions préliminaires entre les trois pays il y a un an, illustre la volonté de Pékin de s'engager davantage dans la région, où il a investi massivement, dans le cadre de son projet de « Route de la Soie » du XXIe siècle, avec la création du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC). Des accords ont d’ailleurs été signés ce samedi pour permettre l'extension du CPEC en Afghanistan par des liaisons routières et ferroviaires.
Difficiles efforts
Mais pour cela, il faut au préalable la paix. « Tout ce qui mène à construire des relations plus confiantes entre Kaboul et Islamabad ne peut être que positif, mais il ne suffira pas de la médiation chinoise pour débloquer les choses, affirme à RFI Jean-Luc Racine, directeur de recherche au CNRS.
« Il y a [d'abord] une longue histoire qui remonte évidement au fait que les talibans sont nés en quelque sorte au milieu des réfugiés afghans au Pakistan. D’autre part Kaboul considère toujours que le Pakistan doit faire beaucoup plus. La Chine a des moyens évidemment, mais elle ne peut pas accomplir de miracle. Le véritable triangle décisif dans la région, c’est celui entre Kaboul, Islamabad et les talibans eux-mêmes. »
Or depuis la rupture de négociations entre le gouvernement afghan et les talibans en 2015, les insurgés islamistes rejettent toute idée de pourparlers directs avec Kaboul. Ils ont en revanche ouvert un canal de dialogue avec les Etats-Unis.
(avec Reuters)