Avec notre envoyé spécial à Palu, Joël Bronner
Etant donné les dégâts importants occasionnés à l'aéroport de Palu, il faut pour se rendre dans cette ville des Célèbes choisir une autre piste d'atterrissage, à l'image de Poso, à environ 200 km de là.
En ce dimanche, un tel trajet prenait près de dix heures au lieu de cinq. En cause, l'exode massif de nombreux habitants de la ville, qui s'effectuait dans une impressionnante désorganisation, créant des bouchons monstres sur une route de montagne rendue par endroits difficilement praticable en raison de plusieurs glissements de terrain.
L'arrivée à Palu au milieu de la nuit, dans des rues sans électricité et derrière les vitres teintées d'une voiture, n'est pas très impressionnante, jusqu'à sortir par hasard du véhicule au milieu d'une rue et se retrouver nez-à-nez avec un gigantesque bateau échoué là, dans une odeur d'océan qui prend à la gorge et un paysage de destruction gigantesque tout autour, qu'on croirait tout droit sorti d'un film catastrophe.
Le chauffeur préfère que nous repartions rapidement. Il s'inquiète de la réaction des gens sur place face à des journalistes étrangers. Il faut dire que dans la journée, des pillages se sont produits dans des supérettes comme dans des stations essence, dans une ville de Palu qui manque à présent à peu près de tout.