La loi et rien que la loi. Face aux critiques venues du monde entier... Aung San Suu Kyi se transforme en juriste. Non, cette condamnation n'a rien de politique. Elle estime que les deux journalistes ont été jugés de manière libre et transparente : « Cette affaire a été jugée en public, dit-elle. Quiconque souhaitait assister aux débats pouvait le faire. Je me demande si le résumé du jugement a bien été lu par tout le monde. Il n'a rien à voir avec la liberté d'expression. Il traite de la violation de la loi sur la sécurité nationale. »
« Ils ont le droit de faire appel du jugement »
La version des accusés et d'un témoin-clé à l'audience ? Le piège tendu par la police pour faire tomber des journalistes un peu trop curieux à propos des crimes commis contre les Rohingyas ? Ils n'ont qu'à déposer un recours, balaie Aung San Suu Kyi : « La procédure judicaire leur permet de faire appel de leur peine. En vertu de l'Etat de droit, ils ont le droit de faire appel du jugement et d'exposer pourquoi il leur semble injuste, s'ils estiment que c'est le cas. »
Autrement dit, il n'y aura pas de grâce présidentielle. La défense comptait sur un geste du président. Un proche d'Aung San Suu Kyi. Cette intervention vient enterrer tout espoir d'aministie.
Le Parlement européen se mobilise
Dans un texte voté à main levée mais non contraignant, les députés européens réunis à Strasbourg ont « condamné fermement l'arrestation arbitraire et la condamnation des journalistes Wa Lone et Kyaw Soe Oo pour avoir fait état de la situation dans l'État de Rakhine ». En conséquence, ils « demandent aux autorités de la Birmanie de les libérer immédiatement et sans condition ainsi que d'abandonner toutes les charges à leur encontre et à l'encontre de toutes les personnes emprisonnées de manière arbitraire ».