De notre correspondant à Séoul,
C’est une chanson connue de toutes les crèches de Corée du Sud. Elle raconte l’histoire d’une famille de requins et s’accompagne d’une chorégraphie très simple et gentiment ridicule, faite pour les enfants. Avec sa mélodie entêtante et ses couleurs vives, le clip vidéo a rapidement fait un carton chez les tout-petits.
Cette vidéo a été mise en ligne en 2015, parmi d’autres chansons, sur une chaîne YouTube coréenne appelée Pinkfong. Mais ses créateurs n’avaient pas prévu que la version anglophone rencontre un succès viral, d’abord en Indonésie, puis dans le monde entier.
Le clip accumule déjà plus de 1,6 milliard de vues. Et des milliers d’internautes ont relevé le « défi du bébé requin » - le hashtag associé : ils se filment en train de danser cette chorégraphie, parfois même déguisés en requin.
Derrière le phénomène, une startup de programmes éducatifs
Derrière cette chanson devenue virale, l’on trouve une startup spécialisée dans les programmes éducatifs et baptisée SmartStudy. Elle semble être la première surprise par ce succès, mais elle a su très bien l’exploiter : ses applications familiales pour smartphones sont désormais parmi les plus téléchargées dans plusieurs pays asiatiques.
En Corée, le merchandising Pinkfong est omniprésent. SmartStudy rêve désormais de devenir « le Pixar coréen ». Une comédie musicale et un film, avec tous les personnages de la chaîne YouTube, sont déjà en préparation.
Un succès qui en dit long sur le pouvoir des « influenceurs du Net »
« Nous n’avons pas dépensé un centime en marketing », a déclaré un représentant de l’entreprise au Financial Times. Ce quotidien économique fait remarquer que ce succès est un bon exemple de l’influence que possèdent les célébrités du Net.
C’est en effet une Youtubeuse qui a contribué à populariser cette danse du requin lors d’une émission télé en Indonésie. En Corée, plusieurs groupes de K-pop, la musique pop coréenne, ont aussi intégré cette chorégraphie enfantine dans leurs concerts.
Ces phénomènes viraux sur le Net ont parfois des effets étonnants. On se souvient bien sûr d’un autre Sud-Coréen, Psy, dont la célèbre danse du cheval a fait de Gangnam, un quartier chic de Séoul, une destination touristique connue dans le monde entier.