Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
La rumeur circulait depuis plusieurs mois. Elle n’en n’est plus une désormais. Hanif Atmar a démissionné. A la tête du Conseil de sécurité nationale depuis quatre ans, il était considéré comme le deuxième homme fort du pays après le president Ashraf Ghani. Les deux hommes n’étaient plus sur la même longueur d’onde peut-on entendre dans les couloirs du palais présidentiel à Kaboul.
Hanif Atmar l'a d'ailleurs écrit noir sur blanc dans sa lettre de démission manuscrite publiée sur les réseaux sociaux. Il évoque « des désaccords importants » en matière de politique et de méthode avec le plus haut sommet de l’Etat. Certains voient dans cette démission un limogeage deguisé après des violences repétées ces dernières semaines avec, notamment, mardi dernier, une attque revendiquée par le groupe EI contre le palais présidentiel et le quartier diplomatique. Une trentaine de roquettes avaient été tirées avant que les terroristes ne soient abattus.
Selon certains médias locaux, ce sont les ambitions électoralistes d’Hanif Atmar, qui pourrait se porter candidat à la présidentielle de 2019, qui seraient à l'origine de cette démission. Agé de 49 ans, ancien ministre de l'Intérieur sous l'ancien président Hamid Karzaï, l’homme peut se targuer d’une certaine expérience politque. Ashraf Ghani lui a choisi pour successeur Hamdullah Mohib, l'ambassadeur afghan à Washington depuis 2015. Un trentenaire, ingenieur en informatique de formation, mais sans aucune expérience en matière de sécurité.