Avec notre envoyée spéciale à Kutupalong, Eliza Hunt
C’est un abri en bambou d’une dizaine de mètres carrés, il est séparé en deux par une sorte de cloison. Un semblant d’intimité pour cette famille qui compte dix enfants. Mais pour Aïcha, la mère, ce n’est pas le plus difficile. « On a une vie horrible ici. Ce n’est pas un endroit sûr pour les femmes et les enfants, surtout la nuit, déplore-t-elle. Il n’y a pas de sécurité… Les soldats du Bangladesh quittent le camp à la tombée du jour. Nous avons peur ».
Il y a de l’insécurité aussi quand la famille va chercher du bois dans les forêts voisines dans les forêts voisines. Son frère s’est fait poignarder la semaine dernière par des locaux. Mais malgré les conditions de vie, ici dans les camps, pas question de rentrer confie Nabil, le mari d’Aïcha, torturé par l’armée birmane l’an dernier.
« Le gouvernement nous a déjà trop menti. Ils sont très bons pour parler dans le vent, mais les actes ne suivent pas. Ils disent qu’ils sont prêts à nous recevoir, mais si c’est sans nous garantir notre sécurité, et la citoyenneté, cela veut dire que ce n’est pas sincère ! », explique-t-il.
En attendant, cette famille rohingya dépend de l’aide des organisations humanitaires pour survivre, car ils n’ont pas le droit de travailler dans le pays ou même de sortir du camp.