Avec notre envoyée spéciale dans le camp de Kutupalong, Eliza Hunt
Tour à tour, des hommes et des enfants défilent devant un camion, où est distribuée de la viande venant d'animaux sacrifiés plus tôt dans la journée. Un sacrifice que Mohammed avait l'habitude de faire lui-même, jusqu'à aujourd'hui.
Cet homme d'une cinquantaine d'années ne cache pas sa tristesse. « On est tellement malheureux... C'est la fête du sacrifice, et nous ne sommes même pas chez nous, en Birmanie… C'est un jour difficile et je n'ai aucun espoir pour l'an prochain. »
Dans les allées en terre, on croise des petites filles aux robes colorées, qu'elles portent spécialement pour l'occasion. Les appels à la prière résonnent. Nabil Husseim vient juste de récupérer sa ration de viande.
Ce Rohingya raconte que cette fête était devenue difficile à célébrer en Birmanie. « Avant, on pouvait la fêter avec nos voisins, dans chaque maison... Mais depuis deux ans, les autorités nous ont infligé des restrictions, on a plus eu le droit de la célébrer sous leurs yeux. »
Nabil Husseim espère malgré tout fêter de nouveau l'Aïd en Birmanie, même si, dit-il, les conditions de sécurité ne sont pas encore réunies pour un éventuel retour.