Avec notre envoyé spécial à Cochin, dans le Kerala, Antoine Guinard
Dans le centre de Cochin, c’est le retour à la normale, mais de nombreuses associations s’activent pour charger des camionnettes, des 4x4, avec des packs d’eau, des vivres, des médicaments et des matériels sanitaires, entre autres. Ils ont pour destination les nombreux camps dans la banlieue de Cochin, dans la grande agglomération de cette ville, la plus peuplée de l'État du Kerala, où vivent encore des centaines de milliers de personnes.
Ces personnes commencent à rentrer chez elles alors que le gouvernement a fermé plus de la moitié des 6 000 camps. Certaines zones restent très affectées, mais on craint la propagation des maladies, ce qui constitue le principal danger désormais. D’où la fermeture de camps.
Dans un des camps, la majorité des déplacés veulent rentrer chez eux. Ils y retournent quotidiennement pour inspecter et désinfecter leur maison, mais les habitations restent pour l’instant inhabitables malgré le retrait des eaux. Pendant encore quelques jours, ces personnes sont condamnées à vivre dans ces camps.
Une société civile mobilisée
Pour Sunil Mathews, qui coordonne en partie ces opérations depuis les locaux d'un des nombreux clubs Rotary de la ville, le plus dur est fait. En créant son propre réseau de numéro d'urgences grâce à l'obtention de dizaines de cartes SIM, cet entrepreneur local et son équipe de volontaire ont facilité la géolocalisation précise des personnes en détresse durant le pic des inondations, permettant des opérations de secours chirurgicales, en tandem avec l'armée.
« On envoyait a l'armée les cordonnées en termes de latitude-longitude, au-delà de la géolocalisation Google. L'armée pouvait ensuite faire des parachutages précis. Ils se coordonnaient avec nous car nous possédions ces informations. Les personnes en détresse nous lançaient des appels de secours à nous, pas à la marine ou l'armée de l'air car ils ne savaient pas comment les contacter ! »
Le gouvernement keralais a saluer ces derniers jours l'élan de solidarité de toute la société civile, notamment des pêcheurs du Kerala, qui ont participé efficacement et courageusement aux sauvetages a travers l'Etat.