Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Ce sont des retrouvailles baignées de larmes, comme celles de Lee Geum-seom, 92 ans, qui embrassait et refusait de lâcher son fils nord-coréen âgé de 71 ans. La dernière fois qu’elle l’avait vue, il n’avait que 4 ans. Elle était sans nouvelle de lui depuis.
Mme Han Shin-ja, 99 ans, a, elle, retrouvé ses deux filles laissées au Nord au début de la guerre, en 1950. D’autres ont rencontré pour la première fois un frère, un neveu, un cousin... Beaucoup de ces personnes très âgées, endimanchées, pleuraient en se tenant la main. Certaines ont amené de vieilles photos ou des papiers d’identité, pour tenter de reconstituer leur arbre généalogique.
Ces retrouvailles se déroulent dans la salle de réception d’un hôtel en Corée du Nord. Soit sans aucune intimité : les familles sont entourées de plusieurs caméras de télévision sud-coréennes et d’observateurs nord-coréens.
À part le déjeuner du mardi 21 août, toutes les autres rencontres prévues jusqu’au retour au Sud - mercredi 22 - auront lieu en public. Pyongyang interdit ensuite tout échange de lettre ou de coup de fil : ces familles enfin réunies après des décennies d’attente ne pourront sans doute jamais reprendre contact.