Hun Sen conforté au Cambodge, une victoire pour la Chine

Sans surprise, le parti au pouvoir au Cambodge, celui du Premier ministre Hun Sen, a été largement reconduit dimanche 29 juillet 2018. La Chine, principal allié de Phnom Penh, se félicite du résultat.

Avec notre correspondant à Shanghai,  Simon Leplâtre

Au lendemain des élections législatives au Cambodge, Pékin joue plutôt profil bas, en attendant la proclamation officielle des résultats, prévue pour la mi-août. Mais la Chine n'a pas été si discrète pendant la campagne. Le Cambodge est son principal allié en Asie du Sud-Est, et Pékin voulait assurer la victoire du Premier ministre sortant. Hun Sen était fortement critiqué par l'Union européenne et les Etats-Unis, pour avoir dissous le principal parti d'opposition, fait arrêter son chef et muselé les médias. Pas de quoi déranger la Chine, où le Parti communiste gouverne sans partage depuis 70 ans.

Cette fois-ci, la Chine n'a pas hésité à s'impliquer au premier plan dans les élections cambodgiennes. En cours de campagne, la Chine a annoncé un important prêt, pour la construction d'une route périphérique à Phnom Penh. Et l'ambassadeur chinois au Cambodge a assisté à des meetings du parti au pouvoir. Il en a profité pour célébrer l'excellente diplomatie cambodgienne, et critiquer les attaques de l'Union européenne. Pour l'édition chinoise du Global Times, les Occidentaux sont simplement jaloux de la relation privilégiée entre la Chine et le Cambodge.

«La Chine ne peut pas remplacer le reste du monde»

Le fondateur du principal parti d'opposition au Cambodge, Sam Rainsy, estime que les résultats de ces élections législatives controversées auront de graves conséquences pour l'économie du pays. Avec ces « fausses élections », la crise va s'aggraver, estime t-il, avec l'isolement du Cambdoge sur la scène internationale.

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