Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Le gouvernement va bientôt rencontrer les représentants de Facebook, Twitter et surtout WhatsApp. L'objectif est de leur faire comprendre qu'ils sont en partie responsables des messages qui circulent sur leur réseau et doivent donc agir quand ces derniers se transforment en rumeurs meurtrières.
Un tel contrôle est possible pour Facebook et Twitter, qui collaborent régulièrement sur de tels sujets, mais sera plus difficile pour WhatsApp, qui a construit sa réputation sur le fait que ses messages sont totalement cryptés et impossible à intercepter par les autorités ou la compagnie elle-même. WhatsApp vient toutefois d'annoncer qu'elle va tester une disposition qui identifie quand un message n'a pas été composé par son expéditeur mais simplement transféré - ce qui arrive pour l'essentiel de ces fausses informations.
Mobilisation policière
En attendant, la police indienne s'est déployée dans de nombreux villages pour contrer ces rumeurs, mais la population n'a généralement pas confiance en elle et fuit, parfois, quand les agents arrivent. Des dizaines de lyncheurs ont certes été arrêtés, mais les autorités peinent encore à comprendre qui lance ces fausses informations sur les enlèvements d'enfants.
Celles-ci utilisent souvent des vidéos communes à tout le pays, mais sont à chaque fois adaptées, dans la langue et avec des craintes particulières à chaque région. Ce qui indique qu'il y a des instigateurs locaux qui auraient intérêt à ce qu'elles se propagent.