De notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Sur les réseaux sociaux, ces 500 Yéménites sont accusés d’être de « faux réfugiés », venus en Corée pour « propager l’islam » et « s’emparer des emplois peu qualifiés ». Certains les qualifient de « terroristes ». Une pétition s’opposant à leur présence a été signée par plus d’un demi-million de personnes.
Mais ces migrants reçoivent aussi beaucoup d’aide d’associations locales. Adnan, 29 ans, formateur en sécurité, a fui la guerre au Yémen il y a trois ans. Il part d’abord en Malaisie, puis arrive à Jeju en mai. Il vient de trouver un emploi dans un restaurant de l’île. «C’est très triste de lire que certains médias disent que nous sommes dangereux. Mais les gens à qui nous parlons savent que c’est n’importe quoi. Un Coréen âgé m’a dit qu’il nous comprenait, que la guerre du Yémen lui rappelait la guerre de Corée et ses flux de réfugiés dans les années 50. Les générations plus âgées se montrent plus compréhensives. Moi je veux remercier le gouvernement sud-coréen de nous autoriser à travailler. C’est la première fois [qu’il accorde des permis de travail à des migrants dès leur arrivée]. Nous apprécions et espérons qu’il nous donnera la permission rester».
La Corée du Sud est signataire de la Convention de l’ONU sur les réfugiés (et a des lois plutôt avancées en matière d’aide aux migrants). Mais elle n’accepte en moyenne que 4,1% des demandes d’asile.