JAL et ANA référencent discrètement Taïwan comme une partie de la Chine

Les compagnies aériennes japonaises Japan Airlines (JAL) et ANA Holdings ont décidé de désormais référencer Taïwan comme faisant partie de la Chine sur leur site internet en langue chinoise, une décision de nature à satisfaire Pékin.

En avril 2018, l'Autorité chinoise de l'aviation civile avait demandé à 36 compagnies aériennes étrangères de respecter la volonté chinoise de voir désigner Taïwan, Hong Kong et Macao comme des territoires chinois. La Chine populaire considère que Taïwan fait partie intégrante de son territoire, même si l'île est dirigée de façon indépendante depuis 1949.

Le changement a discrètement été effectué par JAL et ANA le 12 juin, jour d'un sommet historique entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Les deux compagnies ont assuré ne pas avoir reçu pour l'heure de protestation de Taïwan, mais la chaîne de télévision publique NHK a rapporté que le ministère des Affaires étrangères comptait exprimer sa désapprobation via la mission diplomatique de facto du Japon à Taipei. L'appellation n'a pas été modifiée sur les sites web en japonais et dans les autres langues.

« Consultation »

« Nous avons pris cette décision après consultation avec le ministère des Transports et le ministère des Affaires étrangères », a déclaré à l'AFP un porte-parole de JAL. « Le changement est survenu le 12 juin car nous avions terminé les préparatifs. »

« Nous avons choisi une expression facile à comprendre et acceptable pour les utilisateurs de nos sites internet », a-t-il ajouté. Le gouvernement japonais a exprimé mardi ses inquiétudes vis-à-vis de la requête chinoise. « Nous ne sommes pas favorables à ce que des pouvoirs publics demandent à des compagnies privées de prendre des mesures basées sur une certaine opinion politique », a déclaré le porte-parole, Yoshihide Suga.

« Respecter les demandes »

JAL et ANA ne sont pas les seules compagnies aériennes à agir de la sorte. La société australienne Qantas avait défendu début juin sa décision de « respecter les demandes » de Pékin. « Ce n'est pas aux compagnies aériennes de définir ce qu'est un pays, c'est aux gouvernements », avait affirmé son patron Alan Joyce.

(avec AFP)

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