Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Alors qu'ils ont augmenté leurs offensives dans les provinces au cours des dernières semaines, les talibans ont annoncé ce lundi la multiplication des attaques contre des cibles militaires à Kaboul. Mais à en croire leur communiqué, leur objectif est d'éviter les victimes civiles. Si les insurgés disent que le nombre de victimes civiles a été réduit dans les provinces, ils reconnaissent que cela est plus difficile à Kaboul où se trouvent les principaux centres militaires et de renseignement.
Les forces spéciales, les services de renseignement afghans, et autres services militaires se servent des civils comme de « boucliers humains », accusent les talibans. Ils appellent donc les habitants de la capitale « à se tenir à l'écart des sites militaires et des centres de renseignement ». Ce communiqué est le premier du genre.
Pour plusieurs analystes, le communiqué des talibans relève de la propagande.
Installations militaires, postes et barrages de police, ministères, bureaux des services de renseignement, siège de l'Otan, tous sont situés en plein cœur de Kaboul. Toute attaque menée contre une de ces cibles ne peut se faire en épargnant la population.
Celle-ci paie un lourd tribut dans le conflit. Depuis deux ans, la capitale afghane est l'endroit le plus dangereux du pays pour les civils. L'organisation Etat islamique et les talibans y mènent régulièrement des attaques meurtrières. Depuis le début de l'année, 763 civils y ont été tués et 1 500 blessés, soit deux fois plus que l'année dernière à la même période, selon l'ONU.