Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Seul un amateur de sport casse-cou - ski extrême, windsurf - comme Christophe Weber, le patron français de Takeda, pouvait oser se lancer dans une acquisition aussi coûteuse que celle du laboratoire irlandais Shire, dit-on à Tokyo. Un patron japonais n'aurait pas franchi le pas.
Le rachat de la société de Dublin représente tout de même deux fois la taille de Takeda. Les investisseurs japonais redoutent une augmentation de capital pour financer ce pari financier. Le titre de Takeda a perdu 18% de sa valeur à la Bourse de Tokyo.
Le Strasbourgeois de 51 ans, premier étranger à diriger Takeda depuis sa création il y a plus de deux siècles, répond qu'il n'y a plus de croissance au Japon, que les décès sont plus nombreux que les naissances, et que le rachat de Shire va propulser Takeda parmi les dix plus grands groupes pharmaceutiques du monde.
Fils d'un couple de médecins, Christophe Weber veut renforcer Takeda dans les maladies rares et les neurosciences. Dans le pays des « Abenomics », il montre la voie à suivre pour sortir le Japon de sa stagnation. Il va vite, il a l'esprit d'un guerrier samouraï et il croit au futur de la troisième économie du monde.