Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Le district de Kathua, dans le sud de la région du Cachemire, est à majorité hindoue. Des manifestations de soutien aux accusés hindous ont eu lieu ces dernières semaines, et des ministres régionaux y ont même pris part.
De nombreux membres du barreau local ont ensuite menacé l'avocate de la famille de la victime, pour qu'elle abandonne l'affaire.
Toute cette pression a été prise en compte par la Cour suprême, qui a accepté, exceptionnellement, de déplacer ce procès chargé dans l'Etat voisin du Pendjab, et dans le tribunal de Pathankot, à 35 km de Kathua. Les accusés auront ainsi plus de mal à influencer ces juges ou à organiser des manifestations autour du tribunal.
La Cour suprême a également exigé que cette famille musulmane et ses avocats soient protégés par la police. Et requis que les audiences se tiennent tous les jours à partir du 9 juillet prochain, et qu'elles soient filmées.
Ce procès est très attendu en Inde, car il jugera des hindouistes qui ont cherché à terroriser une communauté musulmane pour la faire fuir. Des actes qui se reproduisent de différentes manières dans le reste du pays, mais qui restent généralement impunis.
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