Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Sur une plage sud-coréenne, face à la Corée du Nord, une trentaine de transfuges et de militants des droits de l’homme préparent des bouteilles en plastique. A l’intérieur : du riz, des dollars, et des clés USB qui contiennent clips de musique et films sud-coréens, des documents interdits au Nord. Ces bouteilles sont ensuite jetées à la mer pour être portées par les courants jusqu’aux rivages nord-coréens.
« Maintenant, beaucoup de gens disent que c'est presque la réunification avec le Nord. Mais le rapprochement actuel n'est bien que pour Kim Jong-un et son régime. Les Nord-Coréens ordinaires, eux, n'ont toujours aucun droit », estime Park Jeong-oh, un Nord-Coréen réfugié au Sud.
Ces militants critiquent la récente décision de la Corée du Sud de démanteler ses haut-parleurs surpuissants qui diffusaient de la propagande anticommuniste le long de la frontière.
Séoul veut aussi dissuader les réfugiés nord-coréens qui envoient régulièrement au Nord des ballons gonflés à l’hélium et remplis de prospectus anti-Kim Jong-un.
Lors de leur sommet historique, les dirigeants des deux Corées ont en effet décidé de mettre fin à ces opérations de « guerre psychologique ». L’objectif est d’apaiser les tensions au risque de fâcher, au Sud, les ONG de défense des droits de l’homme.
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