De notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis
Le crime aurait eu lieu en juin dernier, alors que la jeune fille n'a que 16 ans. C'est le député local Khuldeep Singh Sengar, membre du parti du Premier ministre du BJP, qui l'aurait enlevé, battu et violé, avant de menacer de tuer sa famille si elle parlait. Et de fait : ses proches essaient depuis de déposer plainte, sans succès. La victime tente alors de s'immoler, et son père se révolte. Résultat ? C'est le père qui est arrêté il y a une semaine, et meurt en détention. Sur son lit d'hôpital, il accuse les policiers et les proches du député local de l'avoir tabassé. Et malgré tous ces éléments, cette police régionale refuse d'arrêter cet élu.
C'est finalement la pression des organisations de droits de l'homme et de l'opposition qui oblige ce gouvernement, dirigé par le BJP, à transférer l'enquête à la police fédérale. La plainte est enregistrée ce jeudi, 10 mois après les faits. La Cour d'appel régionale, interpelée sur le sujet, condamne ce traitement de faveur réservé à l'élu. Signe, dit-elle, que « l'Etat de droit ne s'applique plus » en Uttar pradesh.