avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
C'est à pied, et en costume cravate, que le kamikaze a réussi à passer le barrage de police devant l'entrée du siège des services de renseignements afghans (NDS) de la capitale. Un jeune agent de la Direction nationale de la sécurité a arrêté l'insurgé qui a alors déclenché sa ceinture d'explosifs.
La photo de profil du jeune héros âgé d’une vingtaine d’années, la barbe soignée, les cheveux enduits de gel coiffés en arrière, les yeux verts tournés vers l’objectif, est largement partagée sur les réseaux sociaux.
L’attaque a eu lieu près du quartier diplomatique de Kaboul, causant la mort de trois personnes, en blessant cinq autres.
Enchaînement d'attaques dans tout le pays
A Farah, province frontalière de lran, dans l’ouest du pays, un commado taliban a lancé l‘assaut contre la base militaire Bala Buluk au milieu de la nuit, tuant plus de 18 soldats.
Et dans la province du Helmand, les talibans ont visé un bureau des services des renseignements et une autre base militaire utilisant dans un cas une voiture piégée et dans l'autre un Humvee, un véhicule militaire, bourré d’explosifs.
Ces attentats interviennent quelques jours avant la conférence de Kaboul, grande réunion régionale sur la paix dans le pays. Rappelons que, selon les Nations unies, l'Afghanistan a payé un lourd tribut aux attentats terroristes en 2017 avec une hausse de 17% du nombre de victimes civiles. «Les gens sont tués pendant leurs activités quotidiennes, quand ils voyagent en bus, prient à la mosquée ou simplement parce qu'ils passent à côté du bâtiment visé», pointait le Haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein.
► à (ré)écouter : La vie à Kaboul malgré les attentats