Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Tamas Bedei, ancien soldat hongrois de l’Otan, était l’assistant du chef de la KBSS, l’entreprise de sécurité chargée de de l’enceinte extérieure de l’hôtel Intercontinental. Ce 20 janvier, une heure avant l’attaque des lieux par un groupe d’hommes lourdement armés, son chef reçoit un message sur son téléphone portable, en provenance du directeur marketing de l’hôtel : « "Bonsoir, monsieur Mahmood est attendu. Sa plaque d’immatriculation est 1-4-1-4. S’il vous plait, assistez ce VIP". Ce qui signifie, ne contrôlez pas cette personne ou sa voiture. C’est cette voiture qui a été retrouvée par les forces spéciales, pleine d’armes et d’explosifs », raconte l’homme.
Complicités internes
Si certains témoins disent avoir vu des gardes de la KBSS se sauver après le début de l’attaque, Tamas Bedei explique que les assaillants ont ouvert le feu à l’intérieur de la bâtisse, dont la sécurité dépendait de gardes gérés par la direction de l’hôtel avec un dispositif de sécurité défaillant.
La machine à rayons X était hors d’usage depuis plusieurs semaines, explique-t-il. « Quelqu’un les a aidés en leur donnant les informations sur la structure du bâtiment. Ils avaient les clefs de toutes les chambres, ils connaissaient le code d’accès du cinquième étage », relate Tamas Bedei.
Des complicités internes ne font aucun doute selon cet ancien manager. Il explique que l’attaque a certainement été préparée plusieurs mois à l’avance et que la coordination entre la direction de l’hôtel et sa compagnie de sécurité a été largement défaillante.
Quant aux résultats de l’enquête ils n’ont toujours pas été rendus publics par les autorités afghanes.
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