Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
La fameuse étreinte, marque de fabrique de Narendra Modi, a finalement eu lieu. Le Premier ministre indien a serré fort dans ses bras Justin Trudeau, lors de la réunion officielle entre les deux chefs d'Etat à New Delhi ce vendredi 23 février. Survenu à la veille du départ du Premier ministre canadien prévu ce samedi, ce geste chaleureux n'a toutefois pas pu effacer une visite jugée ratée par l'ensemble de la presse.
Les médias s'accordaient pour dire tout au long de la semaine que Justin Trudeau avait été snobé par Narendra Modi, qui ne l'avait pas accueilli à l'aéroport samedi dernier. Cette réception glaciale serait liée aux liens supposés du gouvernement Trudeau avec des militants de la cause séparatiste sikhe.
De nombreux membres de cette minorité religieuse indienne avaient pris les armes dans les années 1980, afin de créer, en vain, un Etat indépendant de l'Inde. Le soutien à cette cause, aujourd'hui marginal, provient désormais essentiellement de la diaspora sikhe du Canada.
Justin Trudeau, à qui on a également reproché son attitude un brin orientaliste, compte plusieurs sikhs au sein de son gouvernement. Il a signé vendredi avec Narendra Modi six protocoles d'accords après s'être entretenu avec le Premier ministre indien sur plusieurs sujets, dont la défense, le commerce et la coopération en matière d'énergie.