Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Cent yuans, soit 13 euros pour 10 minutes d’allaitement. Agenouillée par terre avec un nouveau-né blotti contre son sein, cette maman propose ses services dans un parc au centre de la mégalopole Shenzhen. Un appel à l’aide vu par plus de 2 millions d’internautes chinois.
« J’ai donné naissance à des jumelles, mais l’une d’elles est en soins intensifs. Nous avons besoin d’argent pour la faire soigner. Comme j’ai beaucoup de lait, je voudrais bien le vendre », confie la maman.
« Je ne cotise pas à l’assurance maladie »
A côté de la jeune femme, son mari explique pourquoi la famille doit payer la totalité des frais hospitaliers de sa poche :
« Je dois plusieurs milliers d’euros à l’hôpital, et pour guérir ma fille, il en faudra au moins 13 000, nous dit le médecin. Comme je ne cotise pas à l’assurance maladie, je ne peux pas obtenir une carte de séjour provisoire et demander un remboursement du gouvernement. »
« Les gens en bas de l’échelle sociale »
Ce couple n'a qu'un accès très limité aux services publics. C'est loin d'être un cas isolé en Chine, pays qui compte près de 300 millions de migrants de l’intérieur venus chercher du travail en ville.
Pour eux, les portes des hôpitaux restent souvent fermées. Un internaute s’en émeut : « Les gens en bas de l’échelle sociale qui tombent malade ne jouissent même pas du droit basique de se soigner. »
→ À relire : En Chine, lait maternel pour adultes fortunés (blog)