Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Cette semaine, les deux Corées sont tombées d'accord pour organiser un défilé conjoint dans le cadre de la cérémonie d'ouverture des JO. Elles veulent aussi présenter une équipe unifiée dans l'épreuve de hockey sur glace féminin.
Mais cet accord rencontre une résistance nouvelle parmi la population sud-coréenne. Pas moins de 50 % des sondés sud-coréens refusent que leur pays, qui est l'organisateur, renonce à son drapeau national pour défiler avec le Nord, révèle une étude publiée par l'agence Yonhap.
70 % s'opposent aussi à la création d'une équipe conjointe de hockey sur glace. Une décision considérée comme injuste pour les hockeyeuses sud-coréennes déjà qualifiées, qui se voient imposer des coéquipières inconnues au dernier moment. Certains critiques parlent même de « Jeux de Pyongyang ».
Ce rejet révèle un profond changement des mentalités. Il y a 18 ans, le premier défilé conjoint des deux Corées aux JO avait créé la sensation. Mais les espoirs de réconciliation et de paix soulevés à l'époque se sont bien refroidis depuis.
Les jeunes générations notamment n'ont plus de lien affectif ou familial avec le Nord et se montrent indifférentes à l'idée de la réunification. 80 % restent cependant en faveur de la participation du Nord aux Jeux. Une participation vue comme l'assurance que Pyongyang évitera toute provocation pendant la trêve.
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