Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
C'est une décision rare. Les juges de la Cour suprême affirment que les gouvernements régionaux ne peuvent pas interdire un film sous prétexte qu'il y a un risque de trouble à l'ordre public, car c'est de leur responsabilité d'assurer la sécurité.
Cela pourrait avoir un impact important, car tous les ans, plusieurs Etats utilisent ce même argument sécuritaire pour empêcher la sortie de certains longs métrages qui déplaisent à une minorité. Et de contenter par ce geste cet électorat agité. C'est le cas ici : le film Padmavati retrace la vie d'une reine légendaire de la caste des Rajputs.
Or une organisation rajput soutient que le film bafoue la mémoire de leur idole et a promis de brûler les cinémas qui le diffuseraient. Face à la pression, le réalisateur a réalisé cinq changements au film. Et le comité de certification l'a approuvé.
Mais ce groupe maintient son chantage et quatre Etats du nord du pays, qui comptent un grand nombre de Rajputs, l'ont interdit. La Cour suprême a donc le dernier mot : la liberté d'expression ne peut souffrir des menaces de groupes extrémistes.
► Inde: des extrémistes rajputs empêchent la sortie d'un film