Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
L’objectif officiel des négociations est de préparer la venue d’une délégation nord-coréenne aux Jeux olympiques d’hiver prévus en février en Corée du Sud. Mais Séoul espère se servir de cette amorce de dialogue pour aborder d’autres sujets.
Le Sud cherchera à soulever la question des rencontres de familles séparées par la frontière, ainsi que « des moyens d’apaiser les tensions militaires », assure ce lundi Cho Myoung-gyon, ministre sud-coréen de la Réunification et négociateur en chef aux pourparlers de mardi.
La Corée du Nord ne semble pas fermer la porte à ces sujets, à en croire la composition de sa délégation. A sa tête se trouvera en effet un militaire, Ri Son-gwon, président du comité en charge des relations avec le voisin du Sud.
Ri Song-gwon est aussi un partisan d’une ligne dure. Selon Séoul, il était le bras droit du général Kim Yong-chol, accusé d’avoir orchestré les deux attaques qui ont visé la Corée du Sud en 2010, et qui avaient fait 50 morts.
L'argument de la réunification
Pyongyang a au passage souligné qu’elle comptait aussi insister sur la nécessité de réaliser la réunification. Un scénario auquel Marianne Péron d’Oise, chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (Inserm) ne croit pas vraiment.
« On est dans le cadre d'un pays qui s'est séparé donc on imagine que c'est une anomalie [...], mais en même temps on voit bien la ruse diplomatique de la Corée du Nord en sortant la carte du rapprochement avec la Corée du Sud et en évoquant le mot magique de "réunification". C'est un pays apparemment isolé, sous sanctions, qui peut prendre des initiatives diplomatiques. Effectivement la tentation est grande de tendre la main vers le Sud pour mettre en échec la politique de sanction des Etats-Unis et réduire au silence les nombreuses menaces qu'a pu proférer Donald Trump. »
De son côté, le président américain Donald Trump se dit en faveur du processus de dialogue ainsi enclenché. Dimanche, il a même déclaré être « absolument prêt à parler au téléphone » avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.
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